The Journal of Seventeenth-Century Music

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Noel O’Regan, “Asprilio Pacelli, Ludovico da Viadana and the Origins of the Roman Concerto Ecclesiastico,” Journal of Seventeenth-Century Music 6, no. 1 (2000): par. 4.3, https://sscm-jscm.org/v6/no1/oregan.html.

Volume 4 (1998) No. 1

Jean-Baptiste Lully, Quare fremuerunt gentes, LWV 67; Notus in Judaea Deus, LWV 7/177; Exaudiat te Dominus, LWV 77/15. Edited by Lionel Sawkins and Carl B. Schmidt; John Hajdu Heyer; and Anne Baker (respectively). "Jean-Baptiste Lully: The Collected Works" series IV, vol. 5. New York: The Broude Trust, 1996. [xx, 185 pp. ISBN 0–8450–7851–8. $200.]

Reviewed by Philippe Vendrix*

1 Depuis de nombreuses années déjà, musicologues, interprètes et amateurs attendaient avec une vive impatience la parution du premier volume de la "nouvelle" édition de l'œuvre de Jean-Baptiste Lully. L'entreprise n'était pas et n'est toujours pas sans risque. Le Ministère français de la culture n'a visiblement pas l'intention de soutenir pleinement un projet de cette ampleur. Le Centre de Musique Baroque de Versailles dont les éditions font autorité en matiè?re de musique française des XVIIe et XVIIIe siècles n'a pas intégré ce projet dans son programme éditorial. Restait à espérer que l'éditeur new-yorkais, Broude qui avait manifesté son intérêt pour l'édition Lully, il y a de nombreuses années, allait enfin démontrer qu'il ne s'agissait pas d'un rêve.

2 Ni l'attente, ni les vicissitudes du projet n'ont été déçues. Le résultat, disons-le d'emblée, est à la hauteur et même au-delà des espérances. De plus, débuter l'édition de l'œuvre de Lully, par un volume consacré à trois grands motets s'avère un choix particulièrement judicieux, non seulement par rapport à une problématique générale, mais aussi par rapport à une problématique particulière. Générale, la problématique l'est d'abord par la réflexion sur la façon d'éditer les grands motets français des confins des XVIIe et XVIIIe siècles. À cet égard, l'introduction (la sections intitulée "Editorial policies") fourmille d'informations utiles et efficaces. Chaque choix éditorial est justifié, démontré avant d'être détaillé de façon exemplative dans un "Critical appartus" précis. Particulière, la problématique l'est également par la position même de ces grands motets dans la production lulliste. Moins prolixe que certains de ses contemporains et successeurs, Lully (le créateur du genre ?) n'en a pas moins réalisé des chefs-d'œuvre que des musicologues comme James Anthony, Lionel Sawkins ou encore John Hadju Heyer ont analysés avec finesse.

3 Ce volume, le numéro 5 de la série IV, contient trois grands motets : le Quare fremuerunt gentes, le Notus in Judaea Deus et l'Exaudiat te Dominus. Le premier des trois est relativement connu, les deux autres sont des découvertes. Tous trois semblent avoir été composés autour de 1683–1685 (juste après le Dies irae et le De profundis). Ils sont tous édités d'après la copie préparée dans l'atelier de Philidor (F-Pn, MS Mus. Rés. F. 669), sans pour autant négliger les autres sources destinées à compléter les informations absentes de la source principale ou à préciser certaines informations peu claires dans la copie Philidor. Ce travail de collation des sources et de préparation du texte a été confié à quatre musicologues dont la connaissance de l'œuvre de Lully laissait présager une qualité indéniable de la réalisation : Anne Baker, John Hadju Heyer, Lionel Sawkins et Carl Schmidt. Ce fractionnement du travail n'a occasionné aucune différence notoire dans la manière de travailler. Même l'apparat critique conserve une grande unité grâce à une judicieuse distribution de l'information (étude des sources puis concordances et différences pour chaque motet).

4 Ni le nombre relativement élevé de sources, ni l'abondance des analyses n'ont dispensé les éditeurs d'une réflexion sur certains aspects discutés. Ainsi en est-il du balancement constant dans ces trois motets entre concept unitaire et découpe en mouvement que l'organisation du texte musical reflète visuellement. Les points litigieux habituels soulevés par l'édition des grands motets sont tous résolus soit sur la partition elle-même (la basse continue et sa notation), soit dans l'appareil critique (les différences entre la source principale, non destinée à l'exécution et les sources ayant servi à une exécution).

5 Malgré la modestie de leurs propos introductifs, les quatre éditeurs de ce premier volume de l'édition des œuvres de Lully ont réalisé un modèle du genre. Ce volume est non seulement un stimulant pour la poursuite de cette gigantesque entreprise, il est également une invitation à mettre en œuvre une pratique éditoriale raffinée pour donner à connaître la belle production de grands motets louis-quatorziens.


*Philippe Vendrix (pvendrix@ulg.ac.be) is Researcher at the Centre National de la Recherche Scientifique at the Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance. He teaches at the University of Liège (Belgium) and at the Ecole Normale Supérieure in Paris. His interests include the history of theory, eighteenth-century comic opera, music in the principality of Liège, and epistemology. [Editor's Note, April 15, 2018: Philippe Vendrix's current email address is vendrix@univ-tours.fr.]